Elle est là, au fond de la gorge, qu'elle noue en finissant par enserrer le torse, s'invitant chez vous comme un hôte indésirable. Cette douleur que provoque le sentiment d'injustice trop fortement ancré en vous. A force de leitmotiv désobligeants, de procès d'intention systématiques, vous atteignez un jour la cote d'alerte, qui vous vide de toute votre énergie vitale. Cette douleur, témoin de cris rentrés, que vous n'osez hurler vous fait un jour si mal que pour l'exorciser vous n'avez d'autre choix que d'écrire pour hurler en silence! Cette douleur porte un nom, Injustice.
Injustice d'être jugé, répertorié dans une catégorie de gens qui ne vous correspond pas, constamment discrédité au profit du paraître d'une autre personne, dans le seul but d'échapper à l'introspection, et d'éloigner de vous les fruits de votre chair pour que vous vous retrouviez un jour seule.Une guerre qui finit par déverser des larmes. Un comportement qui finit par éloigner de cet être tous ceux que cette personne tente d'éloigner de vous. Victime de sa propre guerre, vous devenez alors la responsable de tous ses malheurs. Les jours, puis les semaines, enfin les mois et les années finissent par avoir raison de votre résistance. Le jour où cette injustice atteint le point le plus sensible de votre être. Vous êtes alors anéanti, à terre, mais pas vaincu. Il reste en vous la force de reconstruire vos barrières, à défaut de pouvoir changer les règles du jeu.
Laisser cette douleur entrer, vous envahir, vous emmener au bord des larmes, rempli de ce sentiment d'injustice et d'impuissance. Prendre le risque une fois encore de n'être pas compris ou mal interprété par ceux qui n'ont pas compris la partie perverse dont vous êtes victime, encourageant à leur insu, la répétition d'un tel comportement. Une seule solution, vous mettre à l'abri vous et les vôtres, de la personne qui consciemment ou inconsciemment traverse les années en pensant donner l'illusion d'être un être parfait.
C'est parfois dans les larmes de ses proches que l'on trouve l'énergie à arrêter la machine infernale, à défaut d'en déjouer les plans et de les mettre à nu.Devenir inatteignable, n'offrir aucun relief, ne plus tendre la main, couper tous les ponts qui nous rattachent à cette personne.C'est le seul salut qui permet de protéger sa paix intérieure et celle de ceux qui vous sont chers.Parfois, on ne peut couper tous les ponts...c'est ce qui fait qu'épisodiquement vous redeviendrez la proie, tant que la barrière de l'indifférence n'aura pas été totalement plantée.
Il reste quelques trous dans ma barrière, mais plus pour longtemps. J'ai fait du chemin, pas comme certains....
E.R/08.10©
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